« Il existe peu de données sur les effectifs de cette espèce très discrète, mais les fluctuations sont telles qu'elles font apparaître la tendance générale. La Bartavelle était beaucoup plus abondante au début du XXe siècle, lorsque des compagnies de plus de 100 oiseaux n'étaient pas rares et qu'il était par exemple possible de tirer jusqu'à 25 mâles en un jour dans le val Poschiavo GR. D'après des observations effectuées au Tessin, une première régression s'est manifestée dès 1910, les effectifs étant au plus bas en 1936 avant d'amorcer une remontée jusqu'en 1944-46, lorsque des maxima ont à nouveau été enregistrés dans toute la Suisse. Dès la fin des années 40, un déclin à grande échelle s'est manifesté dans tout l'arc alpin, notamment en Suisse et en Italie, faisant craindre une extinction vers la fin des années 70. Cette évolution s'est inversée dès le milieu des années 80. Un nouveau recul est observé depuis le début des années 90; l'espèce semble avoir payé un lourd tribut aux chutes de neige exceptionnelles de février 1999, qui ont contraint de nombreuses Bartavelles à chercher refuge à basse altitude. Entre l'atlas de 1972-1976 et celui de 1993-1996; l'espèce a été trouvée dans 59 nouveaux carrés, bien que certaines stations en bordure des Préalpes du centre et de l'Est semblent avoir été désertées; il est de plus possible que la Perdrix bartavelle soit passée inaperçue dans certains sites lors du premier atlas ».
« L'évolution des tableaux de Suisse indique que l'espèce a bien régressé au cours du XXe siècle: on en tirait au moins 2 500 (dont 1 000 au Tessin, 600 en Valais et 200 dans les Grisons) par an entre 1900 et 1911, 984 (dont 753 au Tessin, 145 en Valais et 75 dans les Grisons) encore en 1964 et plus que 207 (168 au Tessin et 26 dans les Grisons) en 1970, avant sa mise sous protection dans toute la Suisse en 1978. Mais le facteur climatique est sans doute le principal responsable de la fluctuation des effectifs de Bartavelles dans les Alpes, où l'espèce est à la limite nord de son aire de répartition et donc plus sensible aux intempéries: les deux augmentations d'effectifs dans les années 40 et à partir du milieu des années 80 coïncident remarquablement avec les deux principaux épisodes de réchauffement du XXe siècle en Suisse. D'autre part, la transformation des habitats et les dérangements, l'abandon de l'agriculture en montagne, les installations touristiques et l'augmentation du nombre de corvidés sont des facteurs négatifs. L'introduction de la Perdrix choukar, aujourd'hui formellement interdite, a autrefois été effectuée à des fins cynégétiques dans les cantons de Berne, du Tessin et du Valais. Cette espèce peut concurrencer la Bartavelle ou s'hybrider avec elle. La Suisse héberge environ 82 % de la population mondiale et porte donc une grande responsabilité pour la conservation de la Perdrix bartavelle ».
Source : Les oiseaux de Suisse - L. Maumary, L. Valloton et P. Knauss - Édition Nos Oiseaux
Status UICN : la Perdrix bartavelle
ONCFS : Perdrix bartavelle
OGM : ONCFS
Directive Oiseaux : Wikipedia
Directive Oiseaux : Droit et protection de la nature en France